Les néo-banques ont de plus en plus la cote auprès des consommateurs ! Explications.

Le compte Nickel propose la forme la plus typique : un compte courant qui ne peut être débiteur, une carte bancaire à débit immédiat et à autorisation systématique (opération refusée, que ce soit retrait ou règlement si le niveau du compte ne le permet pas) et une appli.

 

Le principal atout de la néo-banque compte Nickel est son mode de commercialisation. 20 000 bureaux de tabac distribuent ce compte en quelques minutes, sans autre formalité que la vérification de l’identité et le versement de 20€. On remarque que 60% des clients sont non-bancarisés, ou le sont de fait : leur compte traditionnel leur sert à récupérer les minimas sociaux, leur situation financière de permettant pas (ou peu) d’autres opérations. Les autres clients, bancarisés au sens plein du terme, ont décidé, avec le Compte Nickel, de s’adjoindre un compte annexe.
Le rachat du compte Nickel par la BNP altère quelque peu son image. Son lancement étant conçu comme « le compte sans banque », ce qui était un atout pour tous ceux qui, « en délicatesse » avec leur banquier traditionnel, ont une opinion négative du système bancaire et ont trouvé avec le compte Nickel l’opportunité de détenir un compte bancaire en dehors des banques habituelles.
La question et de savoir si la BNP fera évoluer le compte Nickel en cohérence avec son offre classique. Comme outil d’acquisition-clients pour son réseau par exemple, ou le gardera tel qu’il existe. Pour le moins, son logo devra être revu….

 

En France mais aussi dans le monde

Le compte N26, d’origine allemande et répandu dans plusieurs pays européens (100 000 clients en France). Avec des caractéristiques proches de celles du compte Nickel. Mais beaucoup d’autres initiatives où une appli mobile remplace le banquier offrent des formules hybrides.
Eko du Crédit Agricole propose le rattachement du compte à un chargé de clientèle dans une agence physique et met à disposition un chéquier, pour Orange Bank c’est le premier pas vers une offre équivalente à une banque de détail classique en annonçant une gamme qui va s’étoffer au cours des mois, et le recours possible à 140 conseillers répartis dans les agences Orange sur tout le territoire. Apparemment pour contrer Orange Bank (date de lancement simultanée), une initiative « néo banque » du « Crédit Mutuel 11 » : Avantoo, offre groupant carte bancaire, compte courant, application mobile et…forfait téléphonique…
Le groupe Banque Populaire-Caisses d’Epargne a acquis l’application allemande Fidor, Revolut, d’initiative anglaise est orientée à l’international avec des possibilités de règlement en devises gratuits ou à bas coût, C Zam, lancé par le groupe Carrefour, a toutes les caractéristiques d’une néo-banque….Boursorama, qui n’est pas à confondre, comme les autres banques en lignes, avec une néo-banque,  a lancé, avec son service « Welcome », une déclinaison de néo-banque qui annonce la couleur d’entrée : si les principales caractéristiques de la néo banque sont bien là, il est indiqué que l’offre complète de Boursorama sera proposée aux titulaires de ce compte…sous réserve de conditions de profil financier plutôt exigeantes par rapport aux banques traditionnelles…

 

De nouvelles initiatives à venir

Dans le monde de la néo banque, l’heure est à l’effervescence et à l’imagination. De nouvelle initiatives arrivent sur le marché. Qu’elles soient bancaires ou non, comme de nouveaux entrants, français ou étrangers. C’est in fine le client qui décidera…Quelques initiatives du type néo-banque ayant pour cible les jeunes ont dû être abandonnées faute d’avoir trouvé leur clientèle…
Une initiative novatrice permettant d’élargir son offre sans remettre en cause son modèle économique d’origine est à signaler. N26 a ainsi passé un accord avec Younited Crédit, spécialisée sur le crédit aux particuliers sur le modèle « crowdlending ». Le principe de cet accord est de rechercher une synergie via une forme de fusion des fichiers client. Ainsi, on ne change rien à son activité mais on élargi son offre via un accord de partenariat. Une démarche à suivre, avec deux acteurs novateurs qui persistent à conserver leur indépendance…

 

Une voie vers l’indépendance

Autre initiative pour le moins originale elle aussi : Max. Le fait qu’elle soit une filiale à 100% d’une banque, le Crédit Mutuel Arkéa, n’est pas en soi une originalité. Ce qu’il est par contre, c’est que ses initiateurs et ses dirigeants annoncent qu’ils jouent la carte de l’indépendance totale…Il ne s’agit en aucune façon de « pousser » les produits de la banque d’origine. Mais au contraire de jouer la carte du conseiller indépendant, en élargissant ses services selon les besoins de la clientèle, par exemple à conseiller non seulement des prêts immobiliers, mais aussi des agents immobiliers, des notaires.
Et pourquoi pas des services à la personne, c’est la pertinence de la réponse aux besoins des clients qui valideront ces initiatives… Autre caractéristique, Max sera « agrégateur », c’est-à-dire qu’elle « aura la main » pour intervenir directement sur l’ensemble des comptes des clients multi-bancarisés. Autrement dit une cible à l’opposé de celle du compte Nickel à fort potentiel et disposant de l’accès aux deux services de paiement mobiles opérationnels en France : Paylib et Apple Pay. De quoi ravir les « geeks », cible très prometteuse en termes de développement pour les banques…
Si la néo-banque provoque une certaine agitation dans le monde de la finance, ce ne semble être que le prélude à une agitation bien plus grande avec l’arrivée des technologiques sur le marché. Avec des atouts considérables. Exemple avec, justement, Apple Pay. Les banques se sont concertées pour mettre en place un service de paiement mobile : Paylib. Petit détail : cette appli n’est pas accepté par les I-phone. Apple a verrouillé son système pour qu’il n’accepte que son propre service de paiement mobile : Apple Pay. Empêchant ainsi l’accès à un potentiel de flux considérable pour les autres acteurs….

 

Gérard GERBER

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